Au casino de Biarritz (Gironde), le 19 juin dernier, le premier ministre François Bayrou a inauguré l'édition 2025 des Journées de la géothermie, organisées par l'AFPG, avec le soutien de l'ADEME.
Dans son discours, François Bayrou a rappelé les atouts de la géothermie, encore peu exploitée, et les objectifs du plan d'action national pour la géothermie lancé en 2023 qui doit notamment permettre le remplacement de la moitié des chaudières à gaz par des pompes à chaleur géothermiques dans les maisons individuelles d'ici 20 ans, permettant d'économiser l'équivalent de la moitié des importations de gaz russe d'avant 2022.
Dans ce contexte, il a rappelé le lancement, en avril dernier, d'un commando géothermie, groupe de travail dont l'objectif est de formuler des propositions concrètes pour accélérer le déploiement de la géothermie dans les bâtiments et dont les conclusions seront présentées en septembre.
Le premier ministre a notamment précisé que le seuil maximum pour la géothermie de minime importance serait rehaussé de 0, 5 MW à 2 MW afin de faciliter les démarches administratives des entreprises en les dispensant d'une demande de permis, comme c'est le cas actuellement pour de plus gros projets soumis, eux, à la réglementation du code minier.
Le premier ministre a également appelé les banques (Caisse des dépôts ou Banque publique d'investissement) à proposer des produits bancaires permettant d'étaler dans le temps l'investissement nécessaire pour l'achat d'une pompe à chaleur géothermique dont le prix est plus élevé que celui d'une chaudière à gaz et qui reste un critère bloquant. Cette annonce fait suite aux discours prononcés à l'Assemblée nationale le 28 avril dernier, puis au Sénat le 6 mai où il indiquait la nécessité de "trouver des modèles de financement efficaces facilitant l’installation de pompes à chaleur dans les foyers français à des coûts moins prohibitifs". Selon un article de greenunivers, cela pourrait s'inspirer d'un dispositif de location avec option d'achat.
Autre facteur de blocage évoqué, le nombre de foreurs, trop faible, d'où la volonté de multiplier par 10 le nombre de professionnels avec l'ouverture de deux nouvelles écoles de formation à Beauvais (Oise) et Marseille (après celle de Lescar dans les Pyrénées-Atlantiques en 2024), afin de former des spécialistes capables de répondre à la demande.
Organisé par l'AFPG avec le soutien de l'ADEME, cet événement incontournable pour les acteurs de la filière géothermie, a été l’occasion de proposer des conférences, tables rondes, session de posters, salon des exposants et visite d'une installation (celle du Lycée Louis de Foix à Bayonne qui lui permet de chauffer ses bâtiments tout en évitant l'émission de 260 tonnes de CO2/an).
Le trophée des Journées de la géothermie qui récompense des projets de géothermie à été remis cette année à Jérôme Porfirio, président de la société Geothermaq pour son intervention dans le projet de l'usine de Stellantis France de Caen (Calvados), dont l'installation de géothermie sur nappe a été inaugurée en décembre dernier et doit chauffer 80 000 m² d'ateliers et bâtiments tertiaires, permettant une baisse de 75 % de ses émissions de CO2.
Noter que le veille de l'évènement, a eu lieu l'assemblée générale de l'AFPG qui a élu son nouveau président, Eric Lasne, actuellement directeur de la société d’ingénierie et de conseil CFG Géothermal. Il prend la suite de Jean-Jacques Graff, directeur géothermie chez Lithium de France.
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